Personne n’avait osé, avant Eric Walter, cette expérience ; personne n’avait réalisé, avant cela, l’intérêt, pour des artistes, de la formation « en alternance » pour les insérer dans la profession ; et les employeurs, de leur côté ne voulaient pas trop s’y risquer.
Eric Walter est arrivé, avec la certitude d’avoir un projet intéressant, sans soutien (cela a changé, n’est-ce pas?) politique, pour lancer un orchestre de jeunes. Le dossier technique était clair et sans faille : formateurs, élèves, temps de formation, concerts, lieux de formation, de présentation, coûts, bien sûr ; tout y était.
C’est alors que j’ai demandé à Didier Hosotte, musicien accompli et d’une culture, sur ce sujet, exemplaire, de regarder de plus près, le « sérieux » de la démarche.
A ma grande surprise (il est vraiment d’une grande exigence sur la qualité d’un concert), il a trouvé le contenu de qualité .
Après toutes les démarches et contrôles administratifs qui nous incombaient ; après vous avoir assommé de questions sur le pourquoi du comment, nous avons donné notre feu vert, avec financement, par l’Afdas, de la formation des musiciens.
Mais quelle idée de notre part ! Nous n’avions pas, selon des représentants syndicaux, réalisé que ces embauches de musiciens sous contrat en alternance, nuisaient à l’embauche de musiciens intermittents du spectacle. La pression a été très très forte, intense, je dirais. Mais, au niveau légal, à celui des textes qui régissaient l’Afdas, rien ne venait contredire ou rendre illégitime notre action et l’initiative de Eric Walter.
Combien de temps cela a-t-il duré, je ne m’en souviens plus mais tout ce temps, nous avons du défendre cet ensemble orchestral et son financement partiel par l’AFDAS : nous avons organisé des rencontres entre lui et la CGT ; nous avons bataillé pendant des conseils qui n’ont jamais interdit ces formations d’artistes et… nous avons poursuivi.
Pardonnez-moi de ne pas aller au delà de ces quelques – heureux- souvenirs.
Christiane Bruere-Dawson, ancienne directrice générale de l’AFDAS